L’église Saint Martial

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L’église, assez modifiée au dehors (elle possédait autrefois un porche appuyé à la tour sur sa face ouest), présente des caractères de transition très intéressants. Elle comprend une abside ronde, un chœur voûté et une nef, aujourd’hui couverte de voûtes en briques, naguère lambrissée en bois.

La voûte de l’abside est en quart de sphère, mais sous-tendue de nervures rayonnantes. Le profil de ces arcs est un tore dégagé par deux gorges : leurs retombées sur le cordon circulaire sont masquées par deux statues de saints.

Ces dispositions sont rares. Elles appartiennent à une époque où les nervures rayonnantes étaient déjà en usage.

Le chœur est voûté d’un berceau aigu, conforme aux purs usages romans. Aux côtés de ce chœur sont des arcades ogivales aveugles et peu élevées ; la plus rapprochée du sanctuaire est refendue en deux arcades séparées par un pilier carré dont la face porte des rosaces. Ce petit pilastre a pour chapiteau un tailloir orné de fleurons que surmonte une ligne de besants.

A l’Ouest, une tour massive s »ouvre sur la nef. Les contreforts angulaires robustes sont construits sur un plan carré dans le prolongement des murs. La voûte intérieure, plus récente, repose sur d’anciens culs-de-lampes angulaires : nous y remarquons un fou introduisant un bâton dans la gueule de l’animal, peut-être un ours. La porte ouverte dans la façade occidentale de la tour est accostée de moulures à base piriforme datant du XVème siècle. Cette tour grossière est, à son sommet, percée de deux petites fenêtres à sommet en plein cintre, sur trois de ses quatre faces, et surmontée d’un clocher pyramidal. Un escalier la dessert, accolé extérieurement à la muraille.

Le haut des murs et le toit sont refaits. Au Nord du chœur, à la travée la plus proche du sanctuaire, une baie de plein cintre, portée par des pilastres classiques, donne accès à une chapelle voûtée sur nervures de profil évidé, reposant sur des culs-de-lampes à courbes ondulées. La fenêtre est à deux meneaux et enroulements de plein cintre au sommet. Cette chapelle paraît dater de la fin du XVIème siècle.

Sous cette chapelle est, dit-on, un caveau contenant le cercueil d’un enfant de la famille de Bouthillier (Buhot de Kersers : histoire et statistiques monumentales du Cher).

L’autel date de 1880 et fut construit en staff, fer et bois, par l’entreprise Ducel, de Paris. La partie supérieure abritant le tabernacle fut séparée de sa base en 1970, pour permettre au prêtre de célébrer les offices face aux fidèles. Derrière cet autel se trouve la piscine sacrée, destinée à recevoir les eaux restantes des offices, et celles du lavage des linges sacrés.

Les cloches, accordées en Fa et en La, furent fondues à Ablot, en Haute-Marne, en 1836. Elles furent électrifiées en 1979.

L’église abrite aussi les tombeaux de la famille Pivet (voir archives d’Azy).

Lors de récents travaux de ravalement, la trace d’une ancienne porte a été découverte, donnant accès au cimetière situé alors sur la place : cette porte était appelée « porte des morts ».

A l’entrée de l’église, à gauche de la grande porte, se trouve la baptistère en marbre rose, en forme d’œuf. Au-dessus, un tableau offert, en 1736, par le cardinal de la Rochefoucauld (1729 – 1757), de passage dans cette église, représente la baptême de Jésus. Ce tableau a été restauré en 2016.

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Cette église accueillit, en 1626, la bienheureuse Marguerite d’Arbouze, abbesse du Val de Grâce et fondatrice du Mont-de-Piété de la Charité sur Loire ; se rendant à Sévry, elle s’arrêta à Montigny où elle passa la nuit et assista à la messe le lendemain.

L’église est illuminée grâce à un éclairage à LED. L’ensemble de l’éclairage n’exige qu’une puissance d’à peine 250 watts (à comparer aux plus de 12 000 watts de l’ancien procédé) ! Le résultat obtenu est magnifique du fait de son originalité et de sa douceur.

Eglise Nuit